Frondeurs présumés, accompagnateurs certifiés

images (5)Les « frondeurs » autoproclamés comme tels viennent d’annoncer qu’ils s’abstiendraient collectivement lors du vote de confiance au gouvernement Valls 2 qui interviendra mardi 16 septembre. Une fois encore chez eux, le verbe haut cède la place à la main qui tremble : en refusant de voter contre la confiance et en préférant s’abstenir, ils abaissent mécaniquement le seuil majoritaire qui permettra à Manuel Valls de se prévaloir dans une semaine d’une majorité pour continuer à mener sa politique au service des puissants. Une occasion manquée de plus mais qui lève au grand jour le voile sur les objectifs recherchés par cette troupe hétéroclite.

Réunis en groupe ce mardi, les frondeurs ont donc choisi l’abstention pour le vote de confiance. Une semaine avant donc le grand oral de Manuel Valls, les voilà qui baissent pavillon. Le Premier ministre qui rencontrait l’ensemble des députés du groupe socialiste en fin de matinée après la réunion des frondeurs pouvait donc entrer dans la salle avec le travail prémâché.

Ce pas de côté pour ne pas avoir à affronter le gouvernement n’est pas le premier. D’ANI en retraites, de pacte de responsabilité en budget rectificatif à l’été 2014, les « frondeurs » ou leurs ancêtres ont toujours veillé à ne point trop sortir du rang. Mais cette fois, avec Valls 2, et après la nomination de Macron au ministère de l’économie, après sa sortie sur les 35 heures, après la volonté de Valls de légiférer par ordonnances sur le travail du dimanche, après la chasse aux chômeurs engagée par Rebsamen, après le rejet des immigrés annoncé par Cazeneuve, après Thévenoud et le reste, cette fois, on allait voir ce qu’on allait voir. Et on voit. Pschittt aurait dit Chirac.

Car en l’espèce, l’abstention est une illusion. La majorité se définissant à l’Assemblée nationale en fonction du nombre de suffrages exprimés, l’abstention abaisse mécaniquement le seuil majoritaire. S’abstenir, c’est laisser filer la politique de Valls et Hollande, c’est l’accompagner en détournant les yeux. Voilà le cadeau offert par les frondeurs à Manuel Valls une semaine avant le vote. Le Premier ministre qui se rendait en fin de matinée devant l’ensemble du groupe socialiste à l’Assemblée pour convaincre avait de fait le travail bien mâché.

Manuel Valls a donc réussi son pari. Par la brutalité de la démission de son gouvernement, par la violence de ses annonces depuis, par le renoncement de ceux qui prétendaient s’opposer à lui, il a mis son parti au pas. Dès lors, débarrassé d’une opposition de pacotille, le changement de nature du parti est inexorable et irréversible.

Plus loin, toutes celles et tous ceux qui comptait sur l’érection d’une majorité alternative voient déjà la poussière retombée devant ces frondeurs qui se débandent. Preuve est faite que le seul objectif recherché par ces derniers est interne au PS, pour aller marchander lors du prochain congrès 3 strapontins et deux balluchons.

La Rochelle avait déjà montré les artifices qui n’illuminent que la sphère médiatique. La décision prise aujourd’hui par les frondeurs est un nouveau pétard mouillé. Après le triste spectacle du « Retenez-moi ou je fais un malheur », le peuple est donc le seul à même de reprendre en main sa destinée. Ce sera sans artifice, mais dès lors qu’il se lèvera, rien ne l’arrêtera. Vite, la 6e République !

3 commentaires sur “Frondeurs présumés, accompagnateurs certifiés

  1. claudecarron dit :

    TOUS DES BRISSOTINS :

    « Camille Desmoulins reprend son discours du 21 octobre 1791 concernant la situation du moment, de la Révolution française, Camille Desmoulins reproduit sa lecture dans son Histoire des Brissotins, lecture qu’il faisait depuis deux ans du mouvement révolutionnaire. Le peuple méconnaissait le rôle qu’il joua dans le drame de 1789. Il pensait être acteur de premier plan alors qu’il n’était qu’un figurant utilisé par les aristocrates, véritables vedettes de la pièce qui se jouait, les nobles s’étaient déguisés en libéraux pour mieux berner les Français. Ils avaient mis sur le devant de la scène des hommes tels que Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, La Fayette, Pierre Victor Malouet, Antoine Barnave, Adrien Duport, et Jérôme Pétion. À travers eux, la noblesse parlait, modifiait le mouvement populaire qu’elle amenait petit à petit dans les fers et les geôles du despotisme. Un des stratagèmes des ennemis de la Révolution qui avait le mieux réussi, écrivait Camille Desmoulins, avait été leur prudence à construire colossalement certaines réputations et en détruire d’autres. L’aristocratie avait perpétuellement entretenu une réserve de coquins. Quand l’acteur principal qu’elle avait nommé jouait mal son rôle, elle créait une doublure qui bientôt le remplaçait. Parmi les aristocrates désignés pour tirer les ficelles des marionnettes qu’elle mettait à disposition du public, se trouvait Philippe d’Orléans (1747-1793) qui venait d’être mis en état d’arrestation. Quelle adresse de sa part ! ne s’était-il pas inscrit comme membre au club des Jacobins pour mieux les berner ? » Ne pas voter non c’est permettre que perdure cette politique impopulaire. Ils nous rejoueraient donc la pièce… ARAMIS

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  2. Darou dit :

    Françoiscocq, la Gauche si elle devait vous écouter laisserait la France à l’extrême Droite ou au Sarkozysme. Laissons au Président Hollande sa marge de manoeuvres jusqu’en 2017, il sera toujours temps par la suite, s’il ne réussit pas, de rectifier le tir au PS. Pour l’instant Vive la Gauche et non au sabotage de l’action présidentielle.

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  3. claudecarron dit :

    La gauche ? Quelle gauche ? Vous allez pas nous dire que ce que Hollande fait est de gauche. De Gaulle a pris le train un peu avant le milieu de son second septennat et c’était autre chose que cette pelure de Hollande sans parole et sans honneur. Le PS est comme la SFIO sous la IVe, un astre mort.Vive la vraie gauche et dehors la fausse et sa réplique de droite. ARAMIS

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