Thévenoud s’en va mais la bidouille continue au PS

Ils sont tous montés sur leurs grands chevaux pour en appeler à l’exemplarité après la révélation de la « négligence » frauduleuse de Thomas Thévenoud avec les impôts. Après sa « démission » du gouvernement, il semblait entendu qu’au regard de ses actes, Thomas Thévenoud aurait dû remettre dans les mains du peuple son mandat de député. Pourtant lundi soir, on apprenait que Thomas Thévenoud se contentait de quitter le PS et entendait rester député en tant que « non-inscrit ».

«J’ai décidé de me mettre en retrait du Parti socialiste et donc du groupe SRC à l’Assemblée nationale ». Voilà la nouvelle bidouille inventée par le PS pour préserver le semblant de majorité du gouvernement à l’Assemblée. Ne nous y trompons pas. Thévenoud va cette fois endosser le mauvais rôle en conscience et en accord avec les siens. La question n’est pas l’homme mais bien sa place dans le système. Ce n’est là en rien un choix individuel mais la réponse d’un petit caporal qui se remet aux ordres pour mieux être réintégré demain.

Car Thévenoud a une position stratégique dans la débâcle socialiste. Après les reculs incessants subis depuis 2012, c’est désormais lui (comme cela aurait pu être un autre) qui fait la majorité absolue du groupe PS à l’Assemblée Nationale. Celle-ci ne tient en effet qu’à un siège : le groupe SRC compte 290 sièges pour une majorité absolue à 289. Remettre aux mains du peuple via le suffrage universel le mandat de Thévenoud, c’est dans la période la quasi-certitude de perdre celle-ci. Sans compter les dommages collatéraux d’une fessée électorale inéluctable.

Alors plutôt que respecter le peuple qui s’est vu bafoué en 2012 en élisant un représentant de la Nation dont il ne savait pas qu’il refusait de s’acquitter de sa part de la chose commune, l’impôt, le PS obtempère aux ordres de Valls qui jugeait depuis l’Italie ce week-end que le nécessaire avait été fait et était suffisant. Le deal entre est donc établi.

Dès lors, docile, Thévenoud revient aux fondamentaux demandés par les siens et peu importe le mépris affiché vis-à-vis des électrices et des électeurs. Il quitte le PS pour faire un geste mais conserve son mandat ce qui lui permettra à défaut d’étiquette de continuer à faire l’appoint en votant pour les siens.

Les ficelles sont grosses. Déjà, le PS les avait utilisées pour maintenir en place Sylvie Andrieux alors condamnée en 2013 pour détournement de fonds publics. Les voilà qui nous les ressortent avec Thévenoud. La caste au pouvoir n’en a cure des étiquettes et des appartenances. Elle reconnait les siens à l’odeur. Celle de l’argent, de l’entre soi, et du mépris du peuple affiché jusqu’aux plus hauts sommets de l’Etat. Ce qui lui importe, c’est de conserver les mains libres pour infliger au peuple sa politique. Les mains libres, mais les mains sales. Du balai !