Tribune publiée dans Marianne le 19 avril
S’il est un enseignement sur le plan démocratique de la situation sanitaire que nous connaissons depuis plus d’un an maintenant, c’est bien la déresponsabilisation des décideurs et ses effets induits sur le politique qui entrainent le corps politique des Citoyens, autrement dit la Nation, dans un puits sans fond.
Le hiatus de légitimité qui a sauté aux yeux de tous au moment du mouvement des Gilets jaunes, entre d’un côté une légitimité institutionnelle et élective, celle du président Macron, et de l’autre la légitimité populaire qui repose sur une souveraineté permanente et inaliénable, avait déjà conduit à un affaissement du consentement. Loin d’avoir été restauré par l’épisode sanitaire qui aurait pourtant pu jouer ce rôle comme toute crise avait jusque là été appelée à le faire (notons que le « chef de guerre » Macron s’est pourtant essayé à l’exercice, en vain), le consentement s’est radicalisé, tant dans son volet adhésion que dans celui du rejet. C’est qu’entre temps l’irresponsabilité du politique a été érigée et assumée en tant que méthode de gouvernement.