29 mai 2005-29 mai 2013 : la Commission européenne contre la souveraineté populaire

hollande Commission européenneHappy birthday ! Le ramassis de technocrates bruxellois de la Commission européenne fête à sa manière l’anniversaire du Non au Traité Constitutionnel Européen (TCE) du 29 mai 2005. Alors même qu’ils s’apprêtent à imposer aux peuples européens de passer à l’heure américaine à travers le Grand Marché Transatlantique (GMT), mais nous y reviendrons, les mêmes qui bafouaient en 2005 la souveraineté populaire des peuples français, hollandais et irlandais ont le 29 mai 2013 annoncé la « nouvelle trajectoire d’ajustement » pour la France.

Ils auraient tort de s’en priver. Hollandréou était venu ventre à terre le 15 mai 2013 devant la Commission européenne « négocier » un délai de deux ans pour ramener le déficit sous le seuil des 3% du produit intérieur brut (PIB). Trop contente de voir arriver à poils le Président de la deuxième économie du continent, la Commission en a profité pour lui infliger sa potion libérale : la contrepartie, c’est une flexibilisation du marché du travail, un démantèlement de notre protection sociale, et une libéralisation des réseaux de transports, de communication et d’énergie.

Aujourd’hui 29 mai, le commissaire en charge des affaires économiques et monétaires Olli Rehn accélère et décline la stratégie des oligarques bruxellois. L’objectif qu’il fixe pour la réduction du déficit est de le ramener à 3,9 % du PIB cette année, à 3,6 % l’an prochain, et à 2,8% en 2015. Moins 20 milliards en période de disette économique. Absurde. Sauf si l’on comprend que les arguments de comptable ne servent qu’à promouvoir l’idéologie libérale.

Jugez plutôt. Olli Rehn rentre dans le détail de la méthode qu’il préconise pour atteindre les objectifs qu’il fixe. Et le premier outil avancé est comme on s’y attendait…la réforme des retraites. Pour la commission, l’équilibre du régime des retraites doit être atteint « en 2020 au plus tard ». Tout considérant démographique est de fait écarté avec le choix d’une telle échelle de temps et peu importe pour la Commission que la France se maintienne avec le plus fort taux de natalité d’Europe. Ou plutôt si. Il faut réformer avant que l’équilibre ne soit atteint de lui-même ! Comme de bien entendu, suivent des recommandations sur les règles d’indexation, les âges minimum et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux. Bref tout sauf l’augmentation des contributions des employeurs qui doit elle être évitée.

En caniche zélé (à poils quoi) de la Commission, Hollandréou avait anticipé. Il a déjà préparé le terrain pour l’allongement de la durée de cotisation (vous savez, au nom du bon sens sarkozyste, on vit plus vieux donc tatati, tatata…), il a commencé à baisser les pensions en désindexant de l’inflation les retraites complémentaires et il a déjà annoncé vouloir généraliser cette régression aux pensions de base. Les organes « indépendants » sont comme à l’accoutumée appelés à la rescousse pour justifier les décisions de leurs partenaires de caste, le rapport commandé au conseil d’orientation pour les retraites (COR) devant être remis le 10 juin. Effrayé par l’ombre de la trahison de sa promesse de campagne, le Président cherche à accélérer le calendrier pour éviter de voir surgir face à lui le Front du peuple au cœur de l’automne. Raté, on t’a vu Pépère!

Au-delà, la litanie traditionnelle s’égraine au fil des 9 pages du rapport : réforme du marché du travail, libéralisation des services, compétitivité, simplification de la fiscalité. Bref, l’ANI, la directive services, le pacte de compétitivité et le « choc de simplification ». Hollandréou a du être reçu avec les palmes cacadémiques lors de son audition ! C’est sûr, dès qu’il aura été dégagé, il fera un bon président du FMI comme Strauss-Kahn ou Lagarde, un bon président de la commission comme Barroso ou un bon président de l’Internationale Socialiste comme Papandréou…

Comme un clin d’œil narquois au vote des français en 2005 qui réclamaient une harmonisation par le haut des salaires minimum en Europe, la Commission se paye le luxe de juger le SMIC trop élevé et considère l’augmentation du SMIC du prix d’un carambar intervenue en 2012  » comme allant dans la mauvaise direction ».

Décidément, l’affront fait en 2005 par le peuple français à l’oligarchie européenne n’est toujours pas digéré. C’est par une suprême humiliation de notre souveraineté que la Commission cherche à fêter cet anniversaire. La soupe leur est il est vrai servie par celui qui, à l’époque à la tête du PS, s’était fait le chantre du Oui et avait voulu étouffer tout débat. Les mêmes causes appellent les mêmes effets. Les élections européennes de 2014 en seront l’occasion. Mais les Diafoirus qui sévissent à Bruxelles, à Bercy ou à l’Elysée auraient tort de croire que nous attendrons passivement qu’ils exécutent leurs basses œuvres. Le Front du peuple qui s’est réveillé en 2005 a depuis émergé : c’est à lui qu’ils vont dès maintenant se heurter.

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